Allocution de Paul Sindic, au nom du PCF, pour la mémoire du camarade Aneis Ameir

Nous sommes tous très affectés par la brutale disparition d'Aneis.

Personnellement, j'avais fait sa connaissance il y a plusieurs années dans le cadre de nos activités communes de militants progressistes.

Aneis était de la trempe de ces hommes qui face à l'inacceptable se dressent et disent : il ne faut pas accepter, quel que soit le prix à payer.

Pour lui, comme pour sa famille, pour son épouse et ses enfants, le prix à payer a été particulièrement lourd.

Contraint à l'exil, un homme comme lui, de haute qualification (juriste, avocat) et de grande culture, avait dû accepter, pour faire vivre sa famille, donner une bonne éducation à ses enfants, d'exercer des travaux de moindre qualification. En France, en effet, le sort fait aux exilés politiques ne comporte plus désormais aucune faveur, contrairement à la tradition historique de notre pays.

Mais il en aurait fallu bien plus pour altérer la détermination de cet homme de grande intégrité intellectuelle. Il était donc resté dans notre pays un militant du parti communiste irakien, très proche également du parti communiste français dont il suivait de près les combats. Il m'interrogeait régulièrement à ce sujet, toujours prêt à participer à nos initiatives. Il suivait également de près, en véritable internationaliste, tous les combats progressistes de la planète. Il était venu plusieurs fois, lors de réunions de l'organisation du PCF de Montpellier Nord-Ouest, nous parler de la situation en Irak et encore, il y a quelques semaines, après son dernier séjour prolongé dans ce pays.

Ce séjour l'avait affecté, physiquement et surtout moralement. J'avais pu le vérifier, au cours de plusieurs heures de discussions que nous avions eu ensemble à son retour, au cours desquelles il m'avait expliqué en détail la situation réelle, catastrophique, de son pays. Sa lucidité, la qualité de ses analyses politiques à ce propos étaient remarquables et m'avaient beaucoup aidé, en tant que collaborateur du secteur international du PCF, à comprendre en profondeur la situation réelle de ce pays, littéralement détruit et destructuré en tant que nation indépendante par l'agression menée à cette fin par les classes dirigeantes américaine et anglaise sous couvert de chasser le dictateur Saddam Hussein.

Sa mémoire restera vivante en nous, comme chez ses amis Mohamed et Youssef, en nous remémorant les discussions animées entre nous au cours de repas pris en commun, à propos de l'Irak, mais aussi de tel ou tel point de la nouvelle traduction de la Muqqadima, l'oeuvre principale de Ibn Khaldoun, qu'avait entreprise notre ami Mohamed, discutés passionnément avec ce dernier par ces hommes de grande culture.

Jacques Fath, responsable du secteur international du Pcf, Claude Avenante, secrétaire de la section de Montpellier du PCF, ici présent, qui connaissait bien Anéis et moi même, présentons au nom du PCF nos plus sincères condoléances à son épouse, Raissa, si courageuse, à ses filles, Hanan et Rana, à son fils Nassir.

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