Voter est un devoir


Voter est un droit, mais aussi un devoir. Toute personne de plus de 18 ans et de nationalité française doit saisir cette chance qui lui est offerte de pouvoir s'exprimer. Dans cette période de crise économique et de casse des acquis sociaux, il faut riposter. Attendre 2012 n'est pas une solution. En mars 2011 auront lieu les élections cantonales. La participation d'un maximum de citoyens est primordiale. Pour changer les choses il faut se déplacer au bureau de vote et mettre un bulletin dans l'urne. L'abstention n'est pas un message politique mais une carte blanche pour ceux qui mangent au Fouquet's et s'offrent (à nos frais) des avions neufs. Envoyons leur un message de sanction, en mars, lors des cantonales. Le conseil général peut être un contre pouvoir à la politique ignoble du gouvernement.

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Les Palestiniens ne pleureront pas la mort de Georges Frêche

Adieu l’artiste. Dimanche, Georges Frêche, président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 72 ans. L’occasion de revenir sur son art consommé du mépris à l’endroit des Palestinies comme des arabes de France.

La mort efface-t-elle tous les griefs ? En disparaissant soudainement, Georges Frêche a suscité quantité de commentaires dans la presse nationale, la plupart saluant sa transformation réussie de l’agglomération de Montpellier tout en déplorant sa propension à la provocation. « Dérapages » : tel est le mot convenu pour évoquer poliment ses saillies verbales à l’égard des noirs, des harkis, des Algériens ou, plus généralement, des immigrés.

Le terme suggère une maladresse, une bavure, alors qu’il n’en est rien : l’homme politique , intellectuel de formation et féru d’histoire du droit, savait maîtriser la parole publique. Loin de constituer des « dérapages », il s’agissait davantage de signaux adressés à ses électeurs, cette "majorité de cons" qu’il n’hésitait pas à brocarder régulièrement avec un mépris souverain.

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A l’égard de la communauté musulmane locale, Georges Frêche s’était distingué par son obsession du contrôle social de l’islam, quitte à s’attirer la critique pour son traitement inéquitable envers des administrés soucieux de pratiquer pleinement leur foi en toute liberté et dans le respect de leur culte. La dernière affaire en date, dénoncée par la Cimade et relative à une discrimination du Conseil régional à l’encontre de jeunes filles voilées, illustre ce deux poids deux mesures coutumier en Languedoc-Roussilon lorsqu’il s’agissait de définir la gestion administrative de la seconde religion de France.


La mémoire Frêche

Toute aussi grave fut son instrumentalisation de l’antisémitisme pour intimider ses adversaires politiques : un conseiller Vert de la région, Silvain Pastor, fut ainsi stigmatisé publiquement de la sorte pour avoir critiqué l'implantation d'Agrexco, entreprise israélienne opérant dans les territoires occupés, au cœur du port de Sète. Poursuivi en justice pour diffamation, Georges Frêche avait réussir à obtenir, fin septembre, la relaxe. Quelques mois auparavant, c’était précisément ce qualificatif d’antisémite qu’il avait dû lui-même endurer à la suite de ses propos sur Laurent Fabius, son détracteur à la « tronche pas catholique ». Fort heureusement pour Frêche, des personnalités juives étaient intervenues pour le soutenir dans ce procès surtout médiatique, notamment Richard Prasquier, président du CRIF, et Michel Lévy, journaliste et ancien collaborateur de l’intéréssé. Comme en témoigne le reportage de ce dernier pour la chaîne franco-israélienne Guysen Tv, même des anciens administrés de l’ex-député-maire de Montpellier, qui résident désormais à Jérusalem, se sont portés garants de l’absence de toute trace de judéophobie chez Georges Frêche.

Et pour cause : durant l’essentiel de sa carrière politique, le tribun avait fait preuve d’un incroyable zèle envers le régime de Tel Aviv. Comme l’illustre son discours tenu le 24 juin 2007, sur l’estrade du « Centre communautaire culturel juif » et à l’occasion de la « journée de Jérusalem », Georges Frêche savait aligner -et prôner avec bonhomie- tous les poncifs de l’ultra-sionisme : Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël, célébration de l’ascendance juive de Nicolas Sarkozy, défense de la construction du « Mur de Sharon », diabolisation de l’Iran et refus du retour des réfugiés palestiniens –ces gens tout de même « intelligents », a-t-il cru bon d’indiquer avec condescendance.

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Une triste exhibition, au regard de l’engagement anticolonialiste qui fut le sien dans sa jeunesse. Manifestant ainsi contre la guerre d’Algérie, Frêche n’hésitait pas jadis à affronter physiquement les étudiants sympathisants de l’OAS . Au cours de années 70, il tentera à l’inverse de pactiser avec ses anciens ennemis, allant jusqu’à séduire agressivement l’électorat pied-noir et tenter une alliance avec le Front National.

40 ans plus tard, la même image d’un opportuniste prêt à toutes les compromissions a continué d’entacher la réputation du tribun populiste. Dans un débat diffusé en février sur France 2, l’écrivain polémiste Marc-Edouard Nabe profita du direct pour fustiger à sa manière Georges Frêche, sans la moindre concession et au grand dam de ses interlocuteurs, visiblement dépassés par sa truculence virulente. Le provocateur qu’était Frêche aurait sans doute apprécié cet hommage posthume, corrosif et en parfaite adéquation avec le personnage controversé qu’il s’était acharné à incarner à la fin de sa vie.

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Hicham Hamza - le mardi 26 octobre 2010

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