Sur le plan régional, vis-à-vis de l’établissement de Montpellier, (dont nous rappelons que c’est le premier employeur industriel privé de la ville et du département, qui plus est sous la forme d’un Centre de recherche de haut niveau, jouant un rôle décisif dans la recherche pharmaceutique privée dans notre pays), l’engagement dans une politique de régression durable, voire de liquidation à terme de ce site industriel, n’est pas acceptable.
Notre région est particulièrement mal dotée en emplois productifs stables, avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, elle-même nettement dégradée.
Or, Sanofi-Aventis s’apprête à annoncer 8 milliards d’€ de profits nets pour 2009, profits eux-mêmes dopés au niveau français de près de 500 millions d’€ par les commandes publiques de vaccin H1N1. Dans ces conditions, confirmer qu’il veut supprimer 270 emplois, sans faire mystère de son intention de continuer dans cette voie au cours des années à venir, témoigne d’un cynisme que nous vous invitons à condamner, comme nous, de la manière la plus ferme.
Une stratégie purement financière qui menace à terme l’existence même du groupe
Le nouveau patron de Sanofi-Aventis, Chris Viehbacher, s’est lancé dans une stratégie multipliant les acquisitions externes tous azimuts, pour plus de 8,5 milliards de $, visant les médicaments génériques, la santé animale. Par ailleurs, il confirme (dans un entretien récent (1. 02. 10) accordé au journal suisse « Le Temps ») sa volonté d’opérer une réorientation délaissant la recherche de produits innovants, basés sur une recherche pharmaceutique très active, avec des profits importants, mais sur une période qu’il juge trop limitée (10 ans, période de validité des brevets) au profit de la fabrication de génériques, de vaccins rapportant en fait tout autant, sinon plus sur une plus longue période. Il confirme également sa volonté de donner la priorité aux marchés des grands pays émergents, Inde et Chine, analysés comme un nouvel eldorado financier, avec déjà l’acquisition d’unités de production de vaccins, d’insuline dans ces pays.
Cette nouvelle stratégie est une erreur majeure. Il se peut que sur le court terme (5 ans ?) elle permette d’accroître temporairement les profits financiers du groupe qui paraissent être l’obsession n°1 de C. Viehbacher, mais à moyen et long terme, elle met en question l’existence même du groupe et en particulier celle de la plupart de ses activités dans notre pays. En effet, il est évident que la fabrication des génériques et des vaccins ne se fera plus dans notre pays, mais dans les pays émergents type Inde ou Chine à coût de fabrication structurellement bas, en liaison avec la surexploitation de la main d’œuvre locale : très bas salaires, durée et intensité du travail. Mais ne vous y trompez pas, la recherche elle-même peut aussi y être transférée, de la même manière qu’elle est aujourd’hui sous-traitée en dehors de l’entreprise, autre aberration.
Par ailleurs, le délaissement de la recherche la plus innovante, la plus en pointe sur les grandes questions de santé publique non encore maîtrisées type cancer, maladies du vieillissement, sur les thérapies géniques, etc. signera à terme le déclin et la disparition de Sanofi-Aventis. Ne considérer cette recherche de pointe que sous l’angle de la rentabilité maximale à court terme est une aberration que ne commettent certainement pas les grands pays émergents asiatiques type Chine ou Inde.
Enfin, la santé ne peut être assimilée, ni à l’échelle nationale, ni à l’échelle planétaire, à un simple marché, non approvisionné si les perspectives de profit sont insuffisantes. Cela se paye tous les ans par des millions de morts dans les pays du « Sud ». La santé est de fait un service public national et planétaire.
Des droits nouveaux pour les salariés
Si nous voulons, en tant que salariés et citoyens, mettre en échec cette stratégie de Sanofi-Aventis, qui n’est pas isolée, mais que l’on retrouve, avec des habillages divers, dans nombre d’autres groupes relevant d’activités diverses, l’octroi de nouveaux droits aux salariés dans la gestion des groupes nous paraît indispensable.
En effet, ce ne sont ni les banques, ni les actionnaires, ni le PDG en tant que tel, qui créent les richesses dans l’entreprise, c’est le travail de tous les salariés, des ouvriers, employés, techniciens, chercheurs, ingénieurs, cadres, cadres supérieurs (le PDG n’est à cet égard qu’un cadre supérieur parmi les autres, à rémunérer comme tel, et non par de véritables prédations (bonus, stocks options, etc.) sur le travail des autres salariés).
Le parti communiste français estime qu’une voix prépondérante dans l’affectation des richesses nées dans les entreprises et les groupes doit revenir aux créateurs des dites richesses, les salariés. Ceux-ci sont aujourd’hui, de par l’étendue de leurs diverses qualifications, de leurs connaissances des activités mondiales dans leur branche d’activité, tout en fait en capacité de décider de manière responsable de cette affectation (les salariés des SCOP en font d’ailleurs tous les jours la démonstration). Dans un groupe comme Sanofi-Aventis, vu ses responsabilités de santé publique, nous estimerions cohérent que la majorité dans ses instances de décision appartienne conjointement aux représentants des salariés et à ceux de la collectivité nationale.
Outre les nécessaires luttes syndicales pour faire échec à la stratégie actuelle, le PCF vous invite à réfléchir sérieusement à la nécessité de s’engager dans cette bataille politique si vous voulez pérenniser vos emplois.
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